[Histoire d’une runneuse] La vision de Maïko après 24 marathons et 349 dossards…

Contexte

Salut Les Coureurs Motivés,

Aujourd’hui je partage avec vous un article assez spécial. En effet, j’ai décidé d’interviewer récemment une runneuse amateure et passionnée pour qu’elle partage sa vision de la course à pied et son histoire.

En effet, je me rends compte que lorsque l’on pratique la course à pied, ou pas, on apprécie écouter les histoires qui se cachent derrière les runneuses et les runners.

Aussi, je trouve que c’est un moyen utile d’en apprendre davantage sur ce sport et de découvrir des conseils intéressants de celles et ceux qui sont déjà passées par-là avant nous.

Pourquoi ai-je choisi Maïko ?

A plusieurs reprises, Maïko m’a envoyé des messages forts sympathiques suite à mes posts sur les réseaux sociaux. Ces commentaires étaient tellement gentils que je l’ai contactée pour la remercier personnellement. Je lui ai également proposé de l’interviewer comme j’ai constaté qu’elle courait régulièrement.

C’est à ma grande surprise que j’ai appris lors de nos échanges qu’elle allait courir bientôt sa 350ème course officielle !

Son histoire m’a beaucoup touché et je tenais donc à la partager avec vous.

L’interview de Maïko

Je vous laisse découvrir sans plus attendre l’histoire de Maïko.

Ah oui et je suis convaincu que l’anecdote qu’elle partage à la fin de l’interview vous fera voyager 😉

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

« Hello, moi c’est Maïko, de Genève. Femme vétéran 3, je fais désormais partie des Mamies runneuses…. 🤣 »

Quelle est ton parcours de runneuse ?

« J’ai commencé à courir très tardivement, en 1993, pour… perdre du poids (!) et surtout retrouver un rythme de vie un peu plus sain (c’était l’année de mon 2nd master et j’étudiais la nuit, mangeais n’importe comment…). »

Qu’est-ce que la course à pied t’a apporté et t’apporte encore aujourd’hui ?

« Ce que ça m’a apporté ? L’Amour. C’est à ma toute 1ère compétition que j’ai connu mon mari 😍❤️

Ce que ça m’apporte aujourd’hui : de la joie. »

Quelle est la plus grande difficulté que tu as rencontrée et comme l’as-tu surmontée ?

« Ma plus grande difficulté a été de renoncer aux 100km de Millau que j’avais préparé tout l’été, l’année de mes 40 ans. Je me suis blessée juste avant et j’en ai eu gros sur la patate pendant des semaines ! Un immense investissement temps réduit à néant… Encore maintenant, je considère cet épisode comme un échec, même si j’ai travaillé le “lâcher prise” »

Parmi les 24 marathons que tu as couru lequel as-tu préféré et pourquoi ?

« Mon marathon préféré parmi les 24 déjà couru ? Paris, bien sûr !! 😄 J’avais vu la photo de la descente des Champs Elysées et me suis inscrite au semi en avril 1994, en pensant que c’était le même départ. J’avais un ticket de métro dans la poche mais contre toute attente, j’ai été au bout des 21km.

Je me suis inscrite pour le marathon un mois plus tard, l’ai aussi couru avec un ticket de métro dans la poche… et l’ai aussi terminé ! Des larmes de fierté et de bonheur en passant la ligne d’arrivée. Puis double steak tartare et gâteau chocolat au Drugstore Publicis pour fêter ça, hahaha.« 

J’ai couru le marathon de Paris chaque printemps pendant des années… mais les 1ères éditions resteront d’anthologie : un seul coup de canon pour tous et pas de chrono réel. On allait se positionner plus de 2h avant le départ pour être pas trop mal placé, et on attendait assis par terre, dans de grands sacs poubelles pour s’abriter du vent, de la pluie et du froid. »

J’ai couru Paris 14 fois.

▪️1998 : 3h32’24” au coup de canon (pas de sas par niveau ni de tapis de chronométrage au départ) donc probablement moins de 3h30’ en chrono réel.

▪️ 2004 : 3h30’28” en chrono réel, inespéré ! Mais j’en ai pleuré de frustration au lieu de savourer l’exploit 🙄 »

Parmi toutes les distances (5, 10, semi, marathon, etc.) laquelle préfères-tu courir et pourquoi ?

« Ma distance favorite, en compétition ? Entre 15 et 25km, c’est l’idéal car je suis devenue “diesel” et endurante. Les 5km me paraissent désormais trop agressifs et les 10km, je m’en remets plus difficilement. »

Qu’est-ce que tu ferais différemment si tu devais tout recommencer ?

« Si tout était à recommencer, je mettrais moins de temps à comprendre mes erreurs en compétition : pendant des années, j’ai couru après des objectifs chronométriques. Grave erreur : j’en dormais mal les nuits précédentes, j’avais l’estomac à l’envers, j’étais toute fébrile et je me fusillais en partant à fond les boulons. Je m’entraînais trop en piste/fractionnés et ne respectais pas le besoin de repos. »

Si tu avais en face de toi un débutant et que tu devais lui donner ton meilleur conseil, que lui dirais-tu ?

« A un débutant, je conseillerais d’apprendre à connaître son corps en étant à l’écoute de sa fatigue et de ses envies… Ne pas vouloir progresser à tout prix et respecter les moments de fatigue. “No pain no gain” n’est pas toujours juste : le corps a ses limites et bien des blessures seraient évitables. S’entraîner beaucoup en endurance fondamentale de base, en prenant du plaisir… »

Quelle est ta séance favorite ?

« Mes séances se ressemblent toutes : je pars en trottinant le nez au vent, puis il m’arrive de m’accrocher sur de courts tronçons à des coureurs plus rapides (ou alors je me fixe un but : jusque là-bas à vitesse soutenue, à fond jusqu’à cet arbre, etc. ) et je termine invariablement par un retour au calme. »

Quel est ton avis sur l’endurance fondamentale ?

« L’endurance de base, c’est… la base ! C’est ce qui permet d’éviter les coups de mou en course, de sprinter les derniers 200m, et d’avoir suffisamment d’aisance pour prendre du plaisir en compétition. Ça permet d’avoir confiance en soi car on sait que le corps est entraîné et qu’il tiendra la route. »

Y a t-il une anecdote amusante ou touchante que tu souhaites partager ?

« New York 1995, mon 3ème Marathon. La veille, seule dans ma chambre d’hôtel, j’ai flippé presque toute la nuit en regardant par la fenêtre : giboulées de neige, vent tempétueux… Peur de ne pas m’endormir, puis de ne pas me réveiller. Le réveil était prévu très très tôt, pour rallier le départ en navette.

Dimanche matin, froid de canard. A Staten Island, les tentes étaient effondrées et le terrain, détrempé. On ne pouvait même pas s’asseoir par terre. Solitaire au milieu de la foule, j’étais frigorifiée…

Longue attente, puis départ sur le Verrazano, vent dans le dos. Aux ravitos, l’eau était presque gelée. Sur le parcours, les New Yorkais en doudounes et bonnets nous tendaient des morceaux de cake… Le soleil est sorti. On slalomait dans les taches de lumière pour trouver un peu de chaleur. A Central Park, j’avais les jambes lourdes et le moral en berne. Un jeune qui courait à la même vitesse que moi a commencé à me parler, m’encourageant comme pour s’encourager lui même : il voulait faire moins de 4h. On a couru les 5 derniers kms ensemble et on a “tout donné” pour finalement passer la ligne d’arrivée simultanément, en 3h59’. Saisie d’émotion, je suis tombée dans les bras de ce parfait inconnu et ai ressenti cet incroyable sensation de communion que seuls les sports d’endurance permettent de découvrir. Depuis, en marathon, je ne me sens plus jamais seule. J’ai réalisé qu’il ne s’agit pas de compétition mais d’objectif commun et de partage. Cette année, à Nantes, je vais courir mon 25ème marathon, entourée d’amis. Ce sera un très beau moment, je le sais déjà… »

As-tu un objet ou quelque chose qui te tient à cœur que tu aimerais partager ?

« New York Marathon – Voici la carte postale qu’on recevait par voie postale, à l’époque (précieux document : mon premier sub 4h 😉) Pas de courriels, pas d’internet, pas de smartphone… C’était un autre monde ! »

Quel est ton prochain objectif ?

« Mon prochain gros objectif est le marathon de Nantes, que j’ai choisi pour y retrouver des copains coureurs… et avoir la médaille de finisher, en forme de petit beurre, Mdr !

Nantes est une chouette ville; cela me fera un sympathique week-end prolongé. 

Nantes sera aussi mon 350ème dossard ! 🎉 »

As-tu des objectifs intermédiaires ?

« Je ferai ce printemps des petites courses en Suisse romande, pas trop loin de chez moi. Je suis essentiellement coureuse sur route : ma foulée rasante et économique n’est pas adaptée aux trails… J’en fais parfois pour la beauté du paysage mais finalement, je dois courir les yeux rivés sur mes pieds, de peur de tomber sur une racine saillante ou de me faire une entorse sur un caillou ! »

Quelle est la plus longue distance que tu as parcourue jusqu’à ce jour ?

« Ma plus grosse distance, c’était Le Puy – Firminy l’automne dernier : un trail nocturne de 69km avec un sacré dénivelé. Une expérience inoubliable… J’étais curieuse de voir ce qu’il y avait après 42.195km »

As-tu un message à faire passer à tous les Coureurs Motivés par rapport à ta vision actuelle de la course à pied ?

« Quand je cours, je me sens libre et vivante, bien dans mon corps et dans ma tête. Je ne prends pas de téléphone avec moi, et j’ai juste une montre chrono que je consulte à peine. Le cardio ne me sert pas à grand chose non plus : je sais intuitivement quand je suis dans la bonne zone. 

Par contre, je prends toujours ma musique (en mettant le volume suffisamment faible pour pouvoir discuter). »

Questions

Qu’avez-vous ressenti à la lecture de cette interview ? Que pensez-vous de la vision Maïko par rapport à la course à pied ?

Si vous voulez dire quelque chose à Maïko soyez libre de le faire en commentaire.

Aussi, que pensez-vous de ce nouveau format d’article ?

Soyez libre de me dire ce que vous en pensez dans les commentaires. Cela me sera utile pour savoir si vous souhaitez d’autres interviews de ce type 😉

Le mot de la fin

J’espère vivement que l’histoire de Maïko vous a plu, qu’elle vous aura inspiré et fait voyager.

J’en profite pour la remercier à nouveau d’avoir accepté ma proposition et d’avoir partagé son histoire et sa vision de la course à pied.

Je vous souhaite à toutes et à tous un bon entraînement.

Je vous dis à très bientôt pour de nouveaux articles et de nouvelles interviews !

A très vite,

Julien

6 réflexions sur “[Histoire d’une runneuse] La vision de Maïko après 24 marathons et 349 dossards…”

  1. RODRIGUES Carlos

    Superbe interview très inspirante et qui me concerne, à titre personnel, eu égard à mon jeune âge (44 ans) sur la façon de gérer ses efforts et sa récupération pour ne pas traumatiser son corps !

    1. Julien GONZALVES

      Merci Carlos pour ton message.
      Je suis content que l’interview t’ait plu et qu’elle t’inspire pour la suite de ta pratique de la course à pied.
      Je préviendrai Maïko qui sera ravie de l’apprendre.
      Je te souhaite donc une bonne continuation et une agréable journée.
      A bientôt sur le blog pour de nouvelles aventures 😉

  2. Ooooooh comme j’aime ce genre de récit qui sort du coeur.

    Ah bon tu partais à fond les boulons ? 🤣 Cela me rappelle un certain Marathon de Paris 2018 !

    Tu es vraiment une belle personneMaïko, sage et raisonnable qui écoute son corps.

    J’attendais chaque photo dans l’article en me disant « mais elle ne va pas sauter » et si enfin la photo est apparue !

    Notre seule différence pour courir est que j’ai mon téléphone mais pour faire des photos et par sécurité aussi, et je ne cours pas en musique ça me stresse c’est dingue ça !

    C’est étonnant ce que tu racontes pour les 10 km, moi aussi j’ai arrêté, trop brutal pour moi je voyais encore plus d’étoiles à l’arrivée et même si le médecin était super beau à Auxerre lorsque j’ai battu mon record du 10 🤣🤣 J’ai tout lu et j’ai adoré, c’est tout toi cet article

    1. Julien GONZALVES

      Merci Sylvie pour ce gentil message à l’égard de Maïko !

      J’ai beaucoup apprécié réaliser cette interview et je suis content de voir que l’article t’a plu.

      Je te rejoins sur le fait qu’il faut être à l’écoute de son corps, c’est effectivement essentiel 👍

      Je te souhaite donc de prendre beaucoup de plaisir à courir et je te dis à bientôt pour de nouvelles histoires inspirantes 😉

      Avec beaucoup de motivation,
      Julien

    1. Julien GONZALVES

      Avec plaisir Sandra 😉
      Effectivement, je te rejoins, la vision de Maïko est pleine de bon sens et c’est très inspirante. Ça donne une image très positive de ce sport sur le long terme, j’adore 👍
      Merci pour ton message et à bientôt pour de nouvelles histoires 😉
      Julien

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