[#Interview de Maxime] Quels sont les BIENFAITS des SEMELLES pour les coureurs ?

Contexte de l’interview

J’ai un léger déséquilibre à la hanche droite. Autrement dit, je penche naturellement un peu sur la droite lorsque je marche et lorsque je cours. Ce léger déséquilibre m’a causé des douleurs répétitives au genou droit lors de mes débuts en course à pied.

Le fameux syndrome de l’essuie-glace… Ce problème a été gênant car il m’obligeait à réduire le volume, les sorties et à espacer les entraînements le temps que la douleur passe.

Heureusement, en ce qui me concerne, une solution à ce problème a été trouvée : « Porter des semelles orthopédiques de sport pour courir ». Cela fait désormais plus d’un an et demi que j’en porte et plus aucun signe de douleur au genou depuis.

Il y a quelques semaines, j’ai pris rendez-vous pour faire refaire mes semelles. En effet, après un an d’utilisation et un peu plus de 1000 km au compteur il était temps d’en avoir des neuves par précaution 😉

Lors de ce rendez-vous, j’ai beaucoup échangé avec mon podologue. Comme je suis curieux je lui ai posé de multiples questions à propos des semelles et de la course à pied.

J’ai trouvé que tous les conseils qu’il m’a partagés étaient très intéressants. Ainsi, à la fin du rendez-vous je me suis lancé et je lui ai proposé de faire une interview dans le cadre du blog. Il a accepté avec plaisir 😉

Bonne nouvelle

Aujourd’hui, c’est avec grand plaisir que je partage avec vous l’interview que j’ai donc réalisée avec Maxime.

Qui est Maxime ?

Maxime est Podo-orthésiste. Il travaille à PodoConfort en Alsace.

Qu’est-ce qui est abordé dans cette interview ?

Maxime répond à différentes questions dans le cadre du thème suivant :
Quels sont les BIENFAITS des SEMELLES pour les coureurs ?
Pour cela, il aborde les points suivants :
  • La protection du pied ;
  • La stabilité du coureur ;
  • Les avantages des matériaux.

A qui est destiné cette interview ?

Cette interview est destinée à toutes celles et ceux qui souhaitent en apprendre davantage sur les semelles et sur les bienfaits qu’elles peuvent apporter pour un coureur.

Dans quels formats est disponible cette interview ?

L’interview est disponible en Podcast audio si vous souhaitez l’écouter.

J’ai également réalisé la transcription au format texte dans le cas où préfériez en prendre connaissance en la lisant.

Revivre l’interview en l’écoutant

Cliquez sur « Play » pour l’écouter ou faîtes un clic droit ici puis cliquez sur « télécharger » pour le recevoir directement sur votre appareil.

Re-transcription textuelle de l’interview

Julien :

Salut les Sportifs, et bienvenue dans ce nouveau Podcast du blog « Les Coureurs Motivés.com ». Dans cet épisode j’ai interviewé un expert pour en apprendre davantage sur les bienfaits des semelles pour les coureurs. C’est parti !

Je suis actuellement dans les locaux de Podoconfort en Alsace avec Maxime.

Salut Maxime.

Maxime :

Salut !

Julien :

Alors, Maxime donc tu es Podologue et c’est toi jusqu’à maintenant qui t’es occupé de fabriquer mes semelles de sport pour courir.

Maxime :

Exactement.

Julien :

J’ai souhaité faire cette interview avec toi pour que tu partages avec nous ton expertise sur le thème suivant :

« Quels sont les bienfaits des semelles pour les coureurs ? ».

Maxime :

Je vais juste d’abord faire une toute petite précision sur le métier. Je suis Podo-orthésiste. Alors la différence avec la podologie c’est que nous, on va s’intéresser à tout ce qui est appareillage du pied : semelles orthopédiques, chaussures orthopédiques, appareils atypiques. Je m’occupe en aucun cas des soins.

Julien :

D’accord.

Maxime :

Cela va être ça la différence. Le cursus n’est pas le même. Le but recherché ne sera pas le même non plus. Donc, ce qui nous intéresse aujourd’hui c’est le bienfait de la semelle pour un coureur.

Julien :

Tout à fait.

Maxime :

Déjà on va repartir un petit peu sur la base : la course. Simple, un appui d’abord taligrade, plantigrade puis digitigrade. On commence par le talon, sur l’extérieur du talon, on va dérouler le pas sur la plante du pied et propulser par le gros orteil en règle générale. Sauf sur une course rapide, par exemple un sprint, où là on va être en appui plutôt digitigrade, on va limiter l’appui sur le talon. On va être beaucoup plus sur l’avant du pied.

Pour nos amis les coureurs, ce qui va amener au port de semelles orthopédiques ça va être les douleurs qui peuvent être occasionnées lors de la course en fonction des différents mouvements qui sont effectués.

En fonction de la personne et en fonction de la façon dont elle va marcher, on va parler de schéma de marche. Il s’agit de la façon dont elle va avoir son appui : taligrade, plantigrade puis digitigrade va amener à un schéma particulier.

Julien :

Oui.

  Maxime :

Et ce schéma va peut-être parfois avoir des déficits.

Julien :

D’accord.

Maxime :

Donc par exemple pour simplifier, une personne qui marche vers l’intérieur, les pieds plats seront appelés à un affaissement plantaire, on va pouvoir avoir des douleurs au niveau des genoux, de l’aine, etc. ou même au niveau de la voûte plantaire dû justement à cet appui qui est différent d’une marche normale on va dire.

Le but premier du jeu de la semelle orthopédique c’est de combler les déficits, d’essayer d’amener à un schéma de marche normal, à une répartition de la charge de la personne sur l’ensemble de son pied.

Maxime :

Eviter d’avoir des appuis plus importants à l’intérieur ou à l’extérieur, les corriger par le biais d’éléments qui seront intégrés à la semelle orthopédique, ça c’est déjà un premier point.

Donc en fonction du pied, nous on va travailler de différentes manières. On va pouvoir faire plusieurs paires de semelles. Donc soit on va travailler sur du 2 dimensions pour créer des semelles plutôt fines pour les déplacements de tous les jours ou dans ce qui nous intéresse là actuellement la semelle sportive. Là je vais travailler plutôt sur du 3 dimensions. On va faire un examen clinique, regarder le schéma de marche de la personne, l’écouter, écouter ses douleurs mais ses attentes aussi. Parce que l’on ne va pas tous être égaux face à la douleur et face à la marche.

Donc pour le 3 dimensions, on va travailler avec ce que l’on appelle nous une boîte à empreinte dans laquelle on va faire le moule du pied.

Maxime :

Ce moule sera ensuite numérisé et en fonction de la correction que le professionnel aura choisi, on joindra les éléments sur le volume du pied directement ce qui nous fera une correction assez naturelle, agréable à porter. Ceci déjà ça va être le premier point sur les semelles.

Après pour la course, ce qui va être intéressant ce sont les matériaux que l’on va utiliser. La technique de correction du pied est importante mais les matériaux vont l’être aussi.

Julien :

Oui. La dernière fois tu me disais qu’il y avait différents types de matériaux qui existaient.

Maxime :

Exactement. Donc là ça va être en fonction du coureur, du poids de la personne, naturellement, puisque les matériaux ne vont pas travailler pareil. Donc on va avoir plusieurs qualités de mousses pour la base de la semelle. On va travailler nous sur une base de semelle que l’on va avoir dans différentes duretés Shore.

La dureté Shore c’est ce qui va caractériser, pour simplifier la mollesse de la semelle. La souplesse de la semelle. On va tabler sur des duretés Shore qui vont aller de 20 à 40 pour nous actuellement.

Pour donner une petite idée la dureté Shore du pied est environ de 25/30. C’est la souplesse que l’on va avoir au niveau du pied, musculairement parlant. On va essayer de rester dans cette zone là, pour avoir un confort qui soit intéressant et une mousse qui ne se déforme pas complètement lors de la marche.

Alors, ce qui va caractériser aussi en dehors de la dureté Shore c’est la densité. La densité de la matière. La densité de la matière ça va être son poids en mètre cube par exemple.

Julien :

D’accord.

Maxime :

Donc ça va jouer sur le poids de la semelle définitive. Mais aussi, sur sa rigidité, ça dureté. Donc plus on va avoir une dureté Shore élevée, plus on va avoir une semelle rigide qui se déformera peu mais qui en contre-partie n’apportera pas beaucoup de confort.

Julien :

D’accord. Et par exemple sur les semelles que tu m’as fabriquées ?

Maxime :

Là c’est intéressant. J’ai mélangé les 3 !

Julien :

Ah, d’accord.

Maxime :

Je vais avoir une dureté Shore plus élevée pour tout ce qui est correction, correction du contrôle des éléments et avoir une dureté Shore plus faible sur la base de la semelle pour avoir quelque chose de confortable pour que quand tu cours tu ne sentes pas les reliefs du sol, ou qu’il n’y ait pas de souci par exemple il va y avoir des gens qui vont avoir des douleurs sur l’avant du pied pour que quand la semelle s’écrase elle prenne en compte ces déformations au niveau du pied et que l’on n’ait pas de douleur.

ça c’est sur la base de la semelle.

En plus, pour les sportifs, on va adjoindre d’autres éléments encore que l’on va appeler des éléments de conforts essentiellement au niveau de l’avant pied et au niveau du talon.

Donc là, toi ce que tu as actuellement sur tes semelles on va avoir un amortisseur d’énergie au niveau du talon pour limiter l’impact lié à la marche.

Maxime :

Donc on va taper le talon en premier, cette énergie elle se transmet dans le corps et c’est ce qui pour certaines personnes va créer des douleurs au niveau du dos, au niveau des jambes.

Julien :

Tout à fait.

Maxime :

En amortissant ce choc, on va déjà limiter ces douleurs. Donc ça c’est l’amortisseur d’énergie.

Sur l’avant du pied, on va être sur des répartisseurs d’énergie. Donc l’énergie que l’on va annuler, le choc que l’on va annuler sur le talon, on va récupérer cette énergie sur l’avant du pied et la redonner. C’est ça en fait le principe. C’est l’équivalent si on veut d’un ballon de basket.

Maxime :

Si on le lâche, il va rebondir.

Après, sur nos matériaux on va travailler sur 2 choses :

  • L’élasticité ;
  • La rémanence.

Donc la rémanence c’est la capacité d’un matériau à sa compression et sa déformation.

Julien :

Oui.

Maxime :

Et l’élasticité, ça va être la capacité qu’un matériau a à reprendre sa forme initiale après   compression. Là dessus aussi on va jouer et on va avoir une multitude de matériaux possibles que l’on va adapter en fonction du coureur.

Maxime :

Le but étant forcément de trouver un matériau adapté à la personne, à son utilisation parce que l’on va avoir des semelles différentes sur une personne qui fait 15km par semaine que sur une personne qui en fait 150.

Julien :

C’est clair !

Maxime :

Il faut que la semelle puisse tenir l’année. C’est pour ça que pour les sportifs on va être amené à faire un peu plus de contrôle aussi. Faire un contrôle en milieu d’année pour s’assurer que la semelle tienne le coup jusqu’à la fin de l’année.

Julien :

Et après ce que tu me disais aussi, c’est que l’on peut faire réparer la semelle au cours de l’année, sans pour autant la changer.

Maxime :

Dans certains cas, si la semelle n’est pas percée etc. mais oui on est censé pouvoir remettre en état une semelle qui n’est pas trop vieille. C’est sûr que la semelle qui a 5, 10 ans pour là, je suis désolé, il faudra s’en séparer et les changer. Pour une semelle qui a 4, 5, 6 mois on peut normalement la remettre en état.

Julien :

Du coup, pour en revenir sur la durée de vie où tu me disais la dernière fois on peut être sur du : 12-14 mois ?

Maxime :

A peu près oui. Après c’est sûr que comme je le disais ça va être en fonction de la personne et cela dépendra des matériaux que l’on va mettre en place. Une semelle souple aura forcément tendance à s’user à se comprimer un petit peu plus qu’une semelle très rigide.

Julien :

Quand tu disais que tu vas utiliser un matériau souple ou dur : qu’est-ce qui va faire que tu vas choisir plutôt l’un ou l’autre ?

Maxime :

La façon de marcher de la personne, sa corpulence, son poids. Parfois on teste, ce n’est pas forcément une science exacte. Mais par exemple une personne qui a un pas très lourd, qui tape très très fort du pied, qui a des chaussures très déformées, déjà on va se baser sur la chaussure de la personne si elle est déformée, là on va se dire il nous faut quelque chose d’un peu plus sérieux quand même. Et partir de ce moment là je vais mettre quelque chose en place de plus rigide. Et aussi pour les gabarits plus forts car là le poids va travailler sur la semelle.

Il faut savoir que la semelle perdra de l’épaisseur dans le courant de l’année. Elle va se tasser un petit peu, elle va travailler, prendre l’empreinte du pied de plus en plus et on perdra un petit peu en épaisseur. C’est ce qui fait qu’une semelle, elle va être confortable après le premier mois, vraiment. Il faut que le pied se marque sur la semelle, qu’il prenne son empreinte et après ça roule tout seul.

Julien :

D’accord. Très bien. Et est-ce qu’il existe une sorte de formule qui permet de déterminer l’usure ou est-ce que l’on va plutôt se fier par exemple à l’aspect ?

Maxime :

On va se fier à l’aspect et aux côtes. En fait, sous nos semelles, nos semelles sont mesurées. Nous on va travailler au millimètre près et on a des cotes. J’ai un compas d’épaisseur qui va me permettre lors des contrôles, de mesures mes cotes pour regarder si la semelle est usée ou pas. Après c’est aussi une question d’oeil, d’entraînement de la part du professionnel de constater la déformation de la semelle. Savoir la prendre sur plusieurs plans, la regarder et contrôler sa déformation pour voir si l’on est bien ou pas.

Ensuite, ce qui va aussi jouer c’est le touché. On travaille beaucoup au touché. Donc je vais prendre la semelle la palper dans tous les sens, pour voir si ma rémanence et mon élasticité sont toujours présentes ou si mon matériau s’est fatigué. Tout simplement.

Julien :

Et donc là par exemple sur celles que je t’ai ramenées qui étaient usées.

Maxime :

Elles ont un an à peu près ?

Julien :

Environ 14 mois.

Maxime :

Là, en terme d’usure, on a déjà dû perdre 2, 3 bons millimètres sur l’épaisseur de la semelle.

Julien :

En partant de combien ?

Maxime :

Pour toi je pars de 5mm pour avoir une bonne épaisseur. Et aussi comme on sait qu’elles s’usent, à la fin de l’année il faut qu’il en reste un petit peu quand même. Car quand on reste sur sa faim, ce n’est pas sympa.

Julien :

Donc là, on a mangé 40%.

Maxime :

Oui c’est ça, à peu près. Là en terme d’usure globale, tu es à 40% avant d’avoir une inutilité complète.

Julien :

D’où le fait de pouvoir les recycler dans les chaussures de ville…

Maxime :

Exact. Pour certaines. Après cela ne marchera pas pour tout le monde bien entendu, il faudra des chaussures de villes qui seront un petit peu adaptées mais si l’ancienne semelle ne s’est pas trop déformée, avec toi on tourne plutôt bien la semelle ne bouge pas trop on a trouvé une correction qui convient bien, tu n’as pas un pied trop compliqué non plus, ça aussi ça va jouer. Tu n’as une déformation trop importante donc ce qui fait qu’à part avoir perdu un petit peu en épaisseur, grosso modo la semelle se tient plutôt bien.

Julien :

C’est ça, tu me disais, moi je suis plutôt supinateur.

Maxime :

Voilà, on va avoir une tendance à avoir un affaissement plantaire et cette correction là que l’on va appliquer sur ta semelle. On va travailler au niveau de la voûte plantaire, au niveau du talon et on va aussi, c’est ce que l’on va faire de manière assez générale, décharger l’appui au niveau de l’avant pied, des têtes des métatarsiens, c’est généralement ce qui va prendre le plus d’appui lors de la propulsion. Pareil pour le gros orteil, tu peux remarquer sur tes semelles, tu as le gros orteil qui est généralement bien marqué.

Julien :

Oui.

Maxime :

ça c’est beaucoup plus sur les coureurs que l’on va voir cela. Beaucoup plus d’appuis sur l’avant du pied. Donc la semelle travaillera plus à ce niveau.

Julien :

Effectivement. Et pour en revenir aussi à ce que tu me disais la dernière fois, c’est qu’il est toujours préférable d’avoir des chaussures de course neutre.

Maxime :

Oui. A partir du moment où vous avez une correction orthopédique, il faut prendre une paire de chaussures neutres pour ne pas modifier la correction qui est mise en place par le professionnel. Si jamais vous sentez, ça peut arriver qu’il y a encore un petit élément à ajouter il faut retourner voir le professionnel qui modifiera la semelle pour répondre aux attentes, ça c’est la chose à faire. Si on commence à mélanger, une chaussure pronatrice avec une semelle on peut faire plus de mal que de bien.

Julien :

On peut accentuer le problème ou en créer un autre.

Maxime :

Exactement. On peut créer un autre problème, là ce n’est pas le but du jeu. Si on comble un déficit pour ne créer un autre, ça peut devenir un petit peu dérangeant et de loin.

Et il va y avoir aussi le choix de la chaussure qui va être important. Alors je ne vais pas être le mieux placer pour en parler, il y a des personnes pour qui c’est leur travail de vendre des chaussures de vous conseille là dessus mais je vous invite vraiment à prendre conseils auprès d’une personne spécialisée là dedans pour choisir parce que l’on ne va pas tous avoir les mêmes besoins.

Comme on l’expliquait avant, une personne qui va déformer beaucoup ses chaussures aura besoin d’une chaussure très rigide au niveau du talon, qui englobe bien, qui maintienne bien, ça évitera la déformation. Parce que l’on peut faire la meilleure semelle du monde, si vous avez une chaussure toute molle qui ne se tient pas, ça ne servira pas à grande chose. On va apporter un petit peu de confort, mais au final le pied partira toujours. Donc pour ces pieds là, privilégier une chaussure qui soit bien rigide au niveau de l’arrière pied. Quelque chose d’aéré, prendre du textile à l’avant du pied pour avoir un peu plus de souplesse.

Julien :

Voilà.

Maxime :

Au niveau de la marche et de la course on va avoir une chaussure qui va prendre beaucoup de contraintes, donc prendre quelque chose de confortable.

Pareil pour les semelages, on va être tenté de prendre différents semelages. Pour avoir du plus souple au plus rigide. Le plus souple forcément sera plus confortable mais aura une déformation qui sera accentuée de la chaussure et une usure qui sera avancée aussi.

Après une chaussure plus rigide, se tiendra mieux mais acceptera moins les déformations surtout si vous courez sur terrains accidentés. Donc sur terrains accidentés, prendre quelque chose d’un petit peu plus souple quand même.

Et la rigidité aussi, quand il y a un semelage qui est plus rigide, l’impact sera plus important lors de la phase d’appui sur le talon, le choc sera plus important et remontra plus dans les jambes que sur un semelage souple.

D’où l’intérêt de trouver une chaussure un petit peu entre les deux, quelque chose qui soit ni trop souple ni trop rigide. Alors plus facile à dire qu’à faire c’est sûr : là il faut chercher, il faut essayer, il faut tester.

Et adjoindre après, une bonne semelle avec les bons matériaux qui vont dessus et là normalement, on est parti.

Julien :

Tout à fait.

Maxime :

Les matériaux de la semelle vont pouvoir améliorer la course. On va pouvoir courir plus longtemps, les douleurs vont diminuer au fur et à mesure des ports de semelles. On va pouvoir courir plus longtemps et avec les éléments que l’on va avoir on va être un petit peu plus performant. Alors bien sûr, vous n’allez pas battre Usain Bolt demain ! Il va falloir s’entraîner un petit peu avant quand même. Mais on va avoir quand même un réel gain sur la course.

Julien :

C’est intéressant effectivement car cela veut dire qu’en plus de la stabilité et du confort, il y a aussi un petit côté performance.

Maxime :

Un petit côté performance. C’est un petit dopage. Il n’y a pas de conséquence pour le corps donc ça va.

Julien :

Oui puisqu’au contraire ça lui fait du bien.

Maxime :

Du bien oui.

Après, il va se poser la question chez certaines personnes du :

« Si je commence à mettre des semelles, est-ce qu’il va falloir que je commence à en mettre tout le temps ?« .

J’ai envie de dire « Oui et Non ». Cela va dépendre pour quels types de douleurs vous êtes venus consulter. Si c’est pour une simple tendinite sans déformation importante du pied, il est possible que par la suite on en ait plus besoin. Après il faut savoir que c’est un confort auquel on s’habitue assez vite.

Julien :

Tout à fait.

Maxime :

S’en passer peut devenir compliqué par la suite. Effectivement. Mais il va y avoir des personnes qui vont en avoir besoin tout le temps à qui on va conseiller de revenir tous les ans pour faire refaire les semelles parce que la personne ne va plus sentir les douleurs mais elle va marcher et recommencer à courir sans semelle, avoir des mauvais appuis et redéclencher une douleur. Et après on est reparti sur un processus qui sera peut être long, le temps que les différentes inflammations ou que les différentes douleurs s’en aillent.

Julien :

C’est vrai que pour en revenir à mon cas où finalement j’étais venu par rapport à mon syndrome d’essui-glace. Et ça a résolu le souci, les douleurs sont parties grâce aux semelles. Donc finalement, le fait d’en mettre régulièrement, tous les 12 à 14 mois, maintien le fait que je n’ai plus de douleurs à ce niveau là.

Maxime :

Exactement. Et tu ne pourrais pas t’en passer. Parce que si tu les enlèves, ton pied recommencera à mal se positionner et ton syndrome de la patte d’oie se remettra en place.

Julien :

Donc un bienfait supplémentaire à avoir des semelles.

Maxime :

Exact.

Julien :

Après ce que l’on peut se dire, si de nous même on a aucun problème apparent ou aucune sensation…

Maxime :

Ce n’est pas nécessaire de faire des semelles. On peut toujours en faire.

Julien :

Pour avoir, comme tu le disais, du confort en plus…

Maxime :

Pour gagner ce petit confort, pour avoir aussi une bonne répartition de la charge du pied, parce que même si l’on a pas de douleur on peut tous en porter, on peut avoir un petit quelque chose à corriger même si cela n’a pas d’incidence.

Julien :

Tout à fait. Et finalement, cela peut peut-être dans un deuxième temps prémunir un problème.

Maxime :

Dans certains cas oui. C’est pour cela que l’on va avoir des personnes qui n’ont pas de douleur actuelle mais nous on va se poser la question du « Par la suite », comme ça va se passer dans 5, 10, 15 ans. Une situation peut très vite se dégrader.

Julien :

Oui donc après le réflexe c’est plutôt, imaginons, on ne court pas du tout, on vient directement consulter pour savoir si l’on a besoin d’une correction.

Maxime :

Ce serait éventuellement une idée, ce serait éventuellement faisable.

Après on peut commencer par avoir une bonne paire de chaussures, commencer un petit peu pour voir comment ça se passe sur une petite distance.

On ne va pas commencer par faire un marathon. Entraîner le corps parce qu’on a beau mettre en place une paire de semelles je ne vais pas compenser la musculature. Si une personne a des crampes, il faut qu’elle travaille un peu, je ne pourrai pas l’aider. Je pourrai l’aider sur un positionnement mais en aucun cas j’apporterai de la force supplémentaire

Julien :

Bien sûr.

Maxime :

Il faut bien s’en rendre compte, on ne remplace pas un entraînement, des étirements, très très très important. Pareil, je peux vous faire les meilleures semelles du monde, si vous ne vous étirez pas après le sport, vous aurez mal quand même, ça c’est quelque chose qui est à la charge du coureur.

Julien :

Après ce sont des éléments complémentaires.

Maxime :

C’est ça. De toute façon, quand on fait du sport, il faut bien s’échauffer, bien faire son activité dans les règles de l’art et bien s’étirer par la suite. Cela élimine déjà pas mal de problèmes.

Julien :

C’est clair.

Maxime :

On peut voir régulièrement ça.

Julien :

Ce sont des éléments clés. Donc maintenant, si on résume maintenant les bienfaits des semelles dont on vient de parler.

Maxime :

Si on scinde le tout. En deux phrases on va dire, on va essayer.

Donc les bienfaits de la semelle :

  • Répartir la charge sur l’ensemble du pied ;
  • Corriger les défauts du schéma de marche ;
  • Apporter du confort ;
  • Augmenter un petit peu les performances par les matériaux que l’on adjoint en plus.

Tout simplement.

Julien :

Super. C’est un bon résumé effectivement.

Quelque chose que j’aime bien demandé c’est :

« Est-ce que tu as une anecdote à propos des semelles ? »

Maxime :

J’ai une petite anecdote qui peut être sympathique. On a un couple qui vient pour faire des semelles orthopédiques. Elle adorait la course mais avec des douleurs inimaginables, des déformations assez importantes qui faisaient que reprendre la course même avec de bonnes chaussures c’était très très compliqué. De plus, cette personne est mal voyante. Donc il n’y a plus rien qui pouvait l’aider à faire ce qu’elle aimait. Son mari n’était pas très très chaud pour courir, lui aussi avait des grosses douleurs au niveau du pied.

On a fait des semelles pour la femme et pour le mari qui a dit « oui je vais commencer à courir » mais sans grande conviction.

Maintenant ils font des marathons !

Maintenant ils font des marathons à deux et il l’a guide.

Julien :

C’est super ça !

Maxime :

C’est beau. Donc ça c’est la petite anecdote sympathique.

Julien :

Merci Maxime d’avoir partagé tout cela avec nous.

Maxime :

Avec plaisir.

Julien :

C’était un grand plaisir !

Question

L’interview est terminée et j’espère qu’elle vous a plu.

Est-ce que cela vous a donné envie de porter des semelles ?

Soyez libre de partager votre avis en commentaire et de me laisser une note dans ITunes, cela m’intéresse de savoir ce que vous en avez pensé et cela me sera utile pour progresser pour l’enregistrement de mes prochains podcasts.

Le mot de la fin

Pour finir, je vous souhaite un bon run avec tous les bienfaits que les semelles peuvent vous apporter.

Coureurs Motivés je vous dis à très vite !

Tchao !

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